Publication du livre Les Charognards
La FNF s’indigne d’une enquête à charge : « Un manque de respect à l’égard de toute une profession »
Paris, le 17 octobre 2025 – Le livre « Les Charognards : enquête sur le business de la mort » des journalistes Brianne Huguerre-Cousin et Matthieu Slisse dénigre notre secteur du funéraire. La Fédération Nationale du Funéraire (FNF) tient à réagir, avec émotion et colère, et dénonce une attaque injuste et indigne.
Le funéraire, proximité humaine et territoriale
Le funéraire est avant tout un métier de proximité. Chaque jour, plus de 5 000 entreprises et 25 000 hommes et femmes accompagnent 1700 familles dans l’un des moments les plus douloureux de leur vie : la perte d’un proche. Derrière chaque entreprise, de la TPE familiale au groupe national, ce sont toujours des équipes ancrées dans les territoires, qui accompagnent les familles dans leur commune, leur quartier, leur village.
Cette relation directe, humaine et de proximité, est au cœur du service funéraire : ce sont des métiers de terrain, au plus près des familles, où chaque geste compte et chaque famille est prise en charge, soutenue et respectée. La Fédération du Funéraire s’élève donc contre cette caricature injuste qui salit des milliers de professionnels qui vivent très mal une telle attaque.
Plus de 640 000 décès pris en charge chaque année
La FNF rappelle que le secteur funéraire est strictement encadré. Les entreprises sont soumises à des habilitations préfectorales renouvelées régulièrement et sont contrôlées par de nombreuses autorités administratives. De plus, la FNF milite depuis plusieurs années pour une harmonisation et une simplification de la réglementation afin de faciliter la transparence qui encadre le secteur tout en accompagnant l’ensemble de ses adhérents dans son décryptage.
La profession connaît un taux de satisfaction de plus de 91% des familles qu’elle sert. Il n’existe aucun dysfonctionnement systémique ou systématique dans ce secteur, qui par ailleurs ne bénéficie d’aucun financement public, investit des centaines de millions d’euros par an dans la création d’infrastructures au service des familles (agences, crématoriums et chambres funéraires, etc.). D’ailleurs, la loi a ouvert le secteur à la concurrence pour permettre le libre choix des familles il y a plus de 30 ans, et depuis cette organisation a toujours donné totale satisfaction.
Bien entendu, des erreurs peuvent survenir quelle que soit la taille ou la nature des entreprises concernées dans un métier où l’humain est central et dans des circonstances où l’importance attachée à la qualité de service est légitimement très forte. Ces erreurs auxquelles les familles sont naturellement très sensibles au vu des circonstances, qui sont toujours regrettables et involontaires, restent fort heureusement extrêmement rares, comme le reconnaissent d’ailleurs les auteurs, au regard des plus de 640 000 décès pris en charge chaque année.
Dans chaque entreprise, chaque situation est identifiée et traitée avec le plus grand sérieux. Elles sont connues et gérées en toute transparence. Les entreprises et leurs collaborateurs s’attachent à ce que les familles concernées bénéficient de toute l’attention et l’écoute qu’elles méritent. Pour l’ensemble du secteur, et au niveau de chaque entreprise, ces évènements donnent lieu à un relèvement continu des exigences professionnelles grâce à la mise en place de procédures de prévention et de traitement toujours plus rigoureuses.
Un métier complexe et indispensable
« Nous tenons à le rappeler à l’occasion de la Toussaint alors que nos pensées vont vers toutes les familles que nous servons dans les moments particulièrement douloureux qu’elles traversent. Leur reconnaissance qui s’exprime de façon constante, année après année, est la meilleure réponse aux critiques qui visent régulièrement notre secteur. », déclare Pascal Caton, président de la Fédération Nationale du Funéraire.
« Oui, sur 646 000 obsèques par an, il y a bien malheureusement de rares erreurs commises ou des circonstances difficiles, toutes entreprises confondues, et l’on sait qu’elles sont inacceptables pour les familles endeuillées. Nous les reconnaissons, les prenons en compte et les regrettons profondément. Dans notre métier, où les choses ont un caractère définitif, elles sont parfois irréparables et nous savons à quel point l’émotion ou la colère des familles est alors légitime. C’est pour cela que nous avons toujours été à l’écoute des familles et continueront de l’être. »
« Notre métier est infiniment complexe », rappelle Pascal Caton. « Organiser des obsèques repose sur des missions très délicates : accueillir les proches, prendre soin des défunts, gérer les chambres funéraires et les crématoriums, coordonner les cultes, les services municipaux et hospitaliers, assurer les démarches administratives, fournir les cercueils, organiser le transport, préparer les cérémonies, les faire-part, les fleurs, prendre en charge des frais pour le compte des familles, etc. Tout cela exige une vigilance de chaque instant, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »
Des professionnels engagés et responsables
Chaque jour, les professionnels du funéraire s’engagent sur leurs territoires pour améliorer la prise en charge des familles : création de salles de cérémonie, construction de crématoriums dans le cadre de délégations de service public, financement d’équipements modernes, formation continue des équipes… Cet investissement permanent illustre leur volonté de rendre un service toujours plus digne, humain et adapté aux attentes des proches.
Être salarié du funéraire, c’est accepter d’affronter chaque jour ce que la société cache : la mort et la douleur. C’est un métier émotionnellement fort où il faut trouver, dans chaque geste, dans chaque mot prononcé, la justesse et la dignité. Tout le monde ne peut pas assumer cette mission, pour beaucoup c’est même une vocation : accompagner une famille au moment le plus douloureux de sa vie exige une force intérieure, une grande capacité d’écoute et une rigueur absolue. Les salariés vivent cette responsabilité avec gravité, les entreprises en sont pleinement conscientes par l’écoute active en interne, le soutien psychologique, la formation.
Une cérémonie d’obsèques ne laisse aucune place à l’erreur, car chaque détail comptera à jamais dans la mémoire des proches. Derrière l’image caricaturale véhiculée par ce livre, il y a des femmes et des hommes qui choisissent de consacrer leur vie à cette mission délicate. Leur engagement, rare et précieux, mérite le respect.
Accuser toute une profession est donc inqualifiable. Ce livre ne se limite pas à une enquête : il traduit un parti pris idéologique, celui qui voudrait exclure ou opposer des milliers de salariés et d’entreprises.
La Fédération Nationale du Funéraire rappelle, au contraire, que c’est grâce à la diversité de taille et de présence territoriale des acteurs – ce qui renforce la liberté de choix nécessaire au regard des circonstances du deuil – à leur ancrage local et à leur engagement quotidien, que les familles bénéficient d’un accompagnement digne, respectueux et profondément humain dans l’un des moments les plus douloureux de leur vie.