La CPFM, outre son rôle dans le panorama funéraire français, est également adhérente à la fédération européenne EFFS et à la fédération mondiale FIAT-IFTA. La FIAT tenait sa convention à Montréal chez nos cousins du Québec. Une délégation française composée de Guillaume FONTAINE et son épouse, de Nicolas GOOSSENS et son épouse, d’Annick GAMBARD, de Jérôme UGUEN et de Richard FERET, a fait le voyage pour représenter les couleurs de la France. Nous avons rejoint sur place les équipes d’Anubis et d’Hygéco. Les différentes assemblées, les ateliers (workshop) et le salon professionnel ont permis des rencontres et des échanges sur la manière dont nos métiers sont exercés sur les 5 continents, puisque une cinquantaine de pays étaient représentés. Des moments de convivialité ont alterné avec des cérémonies plus solennelles telles que le défilé des représentants des nations portant leur drapeau. L’Assemblée Générale revêtait une dimension particulière, puisque 5 nouveaux pays rejoignaient le Conseil et qu’était investie une nouvelle Présidente, Teresa SAAVEDRA, représentant la Bolivie.
En complément, j’aimerais donner notre sentiment général sur l’état d’esprit des canadiens qui nous ont accueillis. Fort de la mixité anglo-saxonne, les intervenants rencontrés décrivent avec « ferveur » le sens du service, le respect du défunt, la qualité de l’hommage,… Ils expliquent avec la même ferveur que le client doit payer à hauteur de la qualité du service et que l’opérateur est là pour gagner de l’argent. Un tel discours avec cette décontraction, serait difficile à porter au pays de la baguette.
Nos hôtes canadiens avaient prévu des visites d’installations telles que cimetières, maisons funéraires, écoles de formation… Ces structures sont à l’échelle du pays, c’est-à-dire gigantesques pour la plupart. Les cimetières sont soit privés, soit détenus par l’évêché ou des fabriques (paroisses), soit gérés par des associations. Leur conception et leur organisation ressemblent fortement à celles des voisins US, c’est-à-dire très peu minérales vs ce que nous connaissons principalement et insérées au mieux dans le paysage. A Laval (banlieue de Montréal), par exemple, le cimetière Magnus Poirier couvre des dizaines d’hectares totalement paysagés. On y écoute des concerts classiques, des associations d’ornithologues y observent des oiseaux migrateurs, on y fait du ski de fond l’hiver…
Nous avons pu y observer des « Mausolées », bâtiments accueillant des urnes mais également des milliers de cercueils à la manière de nos en-feux, à une échelle toutefois sans commune mesure. Des familles y réservent des « lots » privatisés pour des montants pouvant atteindre 500.000 CAD $. D’autres temps forts nous attendent… comme la location de cercueils ! En effet, dans le cas de crémation (80 % à Montréal), la réglementation ne fait pas obligation d’utiliser un cercueil, celui-ci est donc loué le temps de la cérémonie. Le cercueil le plus loué l’est à 1.995 CAD $.
Si nous avons pris le temps de visiter un opérateur parmi les majors (Magnus Poirier), nous avons également tenu à rencontrer un opérateur de taille plus « modeste », Eric Lesieur.
Nous avons découvert un opérateur (Eric Lesieur) traitant annuellement une centaine de dossiers il y a trois ans et qui, depuis qu’il a développé l’aquamation, a doublé son activité. Ce procédé est une alternative à l’inhumation ou la crémation, il est même appelé la « crémation par l’eau » !!! Le corps, sans vêtement, est introduit dans un cylindre dans lequel la machine va mettre du sodium et du potassium, de l’eau qui sera chauffée et mise en pression. Dans l’appareil à basse pression que nous avons vu, le corps est dissous en 8 à 10 heures, ne restent que les os qui seront pulvérisés et déposés dans une urne. Il existe une version à haute pression qui réalise l’opération en 4 heures environ. La « solution » est ensuite rejetée dans les eaux usées, procédé inimaginable chez nous aujourd’hui. L’opérateur est très explicite avec les familles qui acceptent, semble-t-il, facilement cette issue ! La technique n’est pas autorisée dans toutes les provinces du Canada, tout comme aux Etats-Unis où elle n’est autorisée que dans moins d’une dizaine d’états. Mais la démarche progresse. Ce type d’installation coûte environ 150.000 €.
À propos : Depuis sa fondation, la FNF joue un rôle crucial dans le secteur funéraire, en initiant des projets favorisant l’innovation et l’excellence. Grâce à des partenariats avec des experts, elle prépare ses membres aux futurs défis, assurant ainsi un service funéraire de qualité et durable en France.